«Un séjour de six à douze mois tous frais payés dans la capitale de l’Europe ! C’est ce dont bénéficieront dès septembre prochain les artistes désireux de s’enrichir au contact de la vie culturelle de Bruxelles ! Les villes de Bienne, Neuchâtel et Yverdon-les-Bains ainsi que les fondations Anderfuhren et Bouvier ont regroupé leur force pour créer une bourse en faveur de la formation artistique et réagir au non de la Suisse à l’EEE. Une façon intelligente de se rapprocher de l’Europe et de rompre notre isolement !

L’idée a germé à Neuchâtel après que le peuple suisse a refusé en décembre 1992 de participer à l’Espace économique européen. Elle a fait depuis son chemin parmi les responsables de la culture des villes d’Yverdon, Bienne et Neuchâtel ainsi que des fondations Bouvier, à Neuchâtel, et Anderfuhren, à Bienne.

Ces cinq partenaires ont décidé de regrouper leur force et de faire œuvre commune. A l’instigation de Walter Tschopp, conservateur du département des arts plastiques du Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel, ils ont décidé de louer en commun un appartement et un atelier au cœur de Bruxelles.

Cet atelier sera mis gratuitement à disposition d’un artiste (selon des modalités propres à chacun des partenaires) pour une durée de six à douze mois. Celui ou celle qui partira pour Bruxelles se verra en outre offrir une bourse variant entre 1.000 et 1.500 frs par mois. Le loyer mensuel de l’appartement-atelier loué à Bruxelles par le biais du Moving Art Studio s’élevant à 1.000 frs, ce sont quelque 24.000 frs au moins qui seront affectés chaque année par l’ensemble des partenaires à cette nouvelle bourse.

La Ville de Neuchâtel enverra un premier artiste à Bruxelles dès septembre prochain pour six mois. Viendra ensuite le tour des autres villes et des fondations. L’expérience se poursuivra durant quatre ans au moins. Un bilan sera ensuite tiré dont dépendra l’avenir de cette bourse.

Walter Tschopp avait eu l’idée de mettre à disposition d’artistes un atelier à Bruxelles après avoir constaté que les Romands avaient massivement approuvé l’adhésion de la Suisse à l’EEE. La majorité des votants ayant toutefois décidé de se confiner dans un splendide isolement, il convenait de faire quelque chose pour se rapprocher, symboliquement du moins, de l’Europe. L’idée de permettre à des artistes romands de travailler à Bruxelles s’était alors imposée, ce d’autant plus que la vie artistique est intense et animée dans la capitale de l’Europe et qu’elle est appelée à prendre une importance croissante.

A l’initiative de Neuchâtel, trois villes du pied du Jura, d’importance moyenne, et deux fondations privées, ont réussi à se mettre d’accord sur un projet qui sera financé et géré en commun. Cette collaboration régionale en matière culturelle revêt une importance toute particulière pour l’avenir et est de bon augure à l’approche de l’Expo 2001. Neuchâtel, Bienne et Yverdon accueilleront en effet chacune un arteplage et seront sans doute encore appelées à travailler ensemble.»

Le délégué culture

Patrice Neuenschwander

(Communiqué de presse de la Ville de Neuchâtel du 7 mai 1998)